Dans la presse

Coaching capillaire pour cheveux afro, bouclés/frisés et métissés (femmes, enfants, hommes)

Article du Journal de Saint-Denis / Portrait de Carole Seguin / Des racines et des ailes

Active jusqu’aux pointes. Elle y consacre ses soirs et ses week-ends. Cette Dionysienne depuis plus de 20 ans propose aux personnes noires et métisses de les coacher afin de les aider à retrouver une chevelure afro naturelle et à l’assumer pleinement, loin des diktats de la société.
Carole Seguin, coach pour cheveux afro © Gwénaëlle Fliti
Carole Seguin, coach pour cheveux afro © Gwénaëlle Fliti
 

« Avec son théâtre, son stade, ses transports… Saint-Denis a des atouts. Je l’ai vue grandir, changer. Si seulement les petits commerces revenaient s’implanter rue de la République, qu’il n’y ait pas que des boutiques standardisées ! »

En proposant du coaching spécialisé cheveux afro, basé sur un programme d’un mois et destiné à trouver sa routine personnalisée, Carole Seguin espère faire la différence.

L’histoire de cette cadre de 49 ans débute par un drame : la perte de sa mère. Après avoir travaillé comme responsable commerciale et cheffe de pub au sein de différentes sociétés, elle devient en 2002 chargée de promotion à l’Afnor. Un job qui ne cesse de l’épanouir. C’est à cette époque que naissent ses jumelles.

À l’heure du bilan, la pétillante quadra, baskets bleu électrique aux pieds, s’estime fière du chemin parcouru, convaincue que les épreuves l’ont renforcée.

Tortures capillaires

Sa passion pour les cheveux ? Pas tout de suite une évidence. « Je n’ai commencé à m’intéresser aux miens qu’en 2013, avoue-t-elle. Avant cela, je les défrisais tous les deux mois » pour rentrer dans les codes comme Beyoncé ou Naomi Campbell.

Crâne brûlé, lissages brésiliens, tresses, extensions, produits non adaptés… autant de tortures historiquement subies par les femmes noires pour satisfaire au diktat imposé par la société. Ces infos, Carole les tient de sa propre expérience, de ses sept années de recherche, du temps passé sur YouTube, et des conférences auxquelles elle a assisté. Comme celle de Juliette Sméralda, sociologue antillaise auteure de Peau noire, cheveu crépu – L’histoire d’une aliénation, présente lors de l’expo Afro en 2018, à Saint-Denis.

Les fausses croyances ont la vie dure

« Comme beaucoup, j’ai grandi en pensant que les cheveux afro ne poussaient pas. » La méconnaissance de soi, la recherche identitaire, « tout cela est propre à la culture noire », analyse Carole. Le cheveu est politique. D’ailleurs, la Dionysienne n’a pas hésité à écrire à Michelle Obama pour saluer son geste symbolique, celui de s’être montrée les cheveux au naturel lors de sa dernière tournée de promo.

First Lady ou non, « la transition vers le naturel est toujours délicate, reconnaît Carole. Des blocages peuvent persister. C’est à ce moment-là que le besoin d’accompagnement se fait sentir ».

Après la conduite en binôme d’ateliers gratuits à la Maison de la jeunesse, Carole décide l’an dernier de poursuivre en solo.

Celle qui se décrit comme « hyperactive, fonceuse, et passionnée » lance son site Web de coaching, my-afro.com, qui fourmille de conseils et d’astuces.  Carole a coaché des femmes noires mais pas uniquement. Elle compte aussi une blonde, une enfant métisse et même des hommes.

Carole envisage son coaching comme une construction à deux

Très connectée, elle invite ses clients à lui envoyer photos et vidéos pour suivre leurs progrès, les remotiver au besoin. Dépeinte comme étant à l’écoute, disponible, et investie, Carole consacre à cette seconde activité ses soirs et ses week-ends.

Son programme d’accompagnement, elle en est sûre, répond à un réel besoin.

« En 1992, se souvient-elle, il n’y avait qu’une boutique afro rue de la République. Depuis, elles se sont multipliées.  Alors pour ce qui est de l’avenir à Saint-Denis, conclut-elle, j’ai toute confiance. »

Gwénaëlle Fliti

Un prochain atelier gratuit sur inscription dispensé par Carole Seguin est prévu le 4 avril*, de 15h à 17h30, à la Maison de quartier Floréal.

*Cet atelier a été annulé pour cause de Covid-19